Gabon : Jimmy Mapango sur les traces de Roland Désiré Aba’a

En grève de la faim depuis le 6 août à son domicile parisien, Théophile Jimmy Mapango, écrivain gabonais, s’est confié ce 26 août à "Allsud". Il est revient sur les motivations de son acte, notamment la remise de la dette africaine. Dans cette interview, le gréviste adresse également un message aux Gabonais, annonçant que «le temps des plaisanteries, des divisions et des dénigrements gratuits sont derrière nous».

© Allsud / Jimmy Mapango, le gréviste de la faim.

20 jours après sa grève de la faim lancé le 6 août dernier à son domicile parisien, l’écrivain gabonais Théophile Jimmy Mapango ne désarme pas. Interviewé ce 26 août par "Allsud", le gréviste a décliné les raisons de son combat. «Il s’agit premièrement de la remise de la dette africaine. L’Afrique serait endettée d’environ 400 000 milliards de dollars. Cette dette est injuste», a fustigé Jimmy Mapango.

«Deuxièmement, il s’agit de la révision impérative des accords de coopération qui étranglent et empêchent le développement de l’Afrique et troisièmement, l’Organisation d’un plan Marshall pour le Continent. Unique solution qui peut permettre à l’Afrique de sortir de son marasme et de se développer», a poursuivi le gréviste.

Alors que d’aucuns pensent que cette initiative vise l’obtention d’un poste ministériel dans le gouvernement d’Ali Bongo, Théophile Jimmy Mapango précise : «faire une grève de la faim pour avoir un portefeuille ministériel ! Si c’est réellement celui-là le sens de mon combat, le temps nous le dira, ou plutôt vous le dira, car moi, je sais pourquoi j’ai entamé cette grève de la faim».

Par ailleurs, l’écrivain a annoncé aux Gabonais que «le temps des plaisanteries, des divisions et des dénigrements gratuits sont derrière nous. Nous, nous connaissons tous. L’intégrité des uns et des autres ne devrait plus être inutilement salie. Pour ma part, je suis la voie qui est tracée devant moi. Aux Africains, je dis simplement que le temps est venu. C’est notre temps. C’est le moment. Ne désespérons pas. Ce que nous n’avons pas pu faire ensemble hier, nous sommes capables de le faire aujourd’hui».

Enfin, a conclu Théophile Jimmy Mapango, «je voudrais remercier la coordination internationale à travers son responsable, le docteur Bellarmin Moutsinga, qui fait un travail immense et laborieux de rassemblement planétaire en recueillant nos soutiens à travers le monde».

Cette grève de la faim n’est pas sans rappeler celle de Roland Désiré Aba’a, membre du Conseil économique et social (CES). Le mouvement de ce dernier, démarré depuis le 14 juillet, est motivé par l’exigence du démantèlement de toutes les bases militaires Françaises installées au Gabon, de l'annulation de la dette du Gabon vis à vis de la France et de la renégociation des accords de coopération entre la France et le Gabon. Jusqu’où iront les deux grévistes ?

Source : Allsud