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24 mars 2013

LE VULGAIRE CRIMINEL, RACISTE, VOLEUR ET TINTIN SARKOZY MIS EN EXAMEN POUR ABUS DE FAIBLESSE SUR L. BETTENCOURT

Affaire Bettencourt : Au pied du mur, Sarkozy "menace" le juge
Affaire Bettencourt : Au pied du mur, Sarkozy "menace" le juge
La scène n'a pas duré bien longtemps. Mais elle est restée gravée dans l'esprit du juge Jean-Michel Gentil. Jeudi 21 mars au soir, dans le secret du cabinet du magistrat, au sous-sol du tribunal de grande instance de Bordeaux, le juge d'instruction et Nicolas Sarkozy se toisent. Une tension incroyable règne. Près de neuf heures déjà que l'ex-chef de l'Etat encaisse humiliation sur humiliation, après avoir été confronté à quatre anciens employés de Liliane Bettencourt.

Le magistrat mûrissait depuis longtemps, avec ses deux collègues Cécile Ramonatxo et Valérie Noël, sa décision de convoquer M. Sarkozy pour le confronter aux anciens domestiques, dont certaines déclarations divergent de celles de l'ancien président, notamment sur la fréquence de ses visites au domicile des Bettencourt en 2007. M. Sarkozy est blême. En ce début de soirée, le juge Gentil le prend à part, dans son bureau.

Il lui annonce son intention de modifier son statut de témoin assisté pour le faire passer à celui, beaucoup plus embarrassant pour l'ancien président, de mis en examen, qui signifie qu'il existe contre lui des "indices graves et concordants" d'avoir commis une infraction. Après s'être concerté avec ses deux collègues, le juge lui signifie donc qu'il est poursuivi pour "abus de faiblesse". Cette incrimination est vécue comme la pire des infamies par l'ancien président, avocat de surcroît.

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Alors, Nicolas Sarkozy, mâchoires serrées, dénonce d'abord une "injustice", puis a ces mots, beaucoup plus lourds de sens : "Ne vous inquiétez pas, je n'en resterai pas là" Emoi du magistrat, qui interprète cette phrase comme une menace à peine voilée. En cet instant, il se rappelle peut-être le sort subi par ces juges qui ont osé défier M. Sarkozy. Renaud Van Ruymbeke, à qui l'on a infligé des poursuites disciplinaires dans l'affaire Clearstream. Patrick Ramaël, qui connaît le même sort, pour avoir fait du zèle dans ses enquêtes africaines. Ou même l'actuel procureur général près la Cour de cassation, Jean-Claude Marin, qui a subi lui aussi, un temps, l'ire de M. Sarkozy, lequel lui adressa même un jour un geste menaçant sans équivoque.

Alors le juge Gentil décide de ne pas laisser ce sérieux accrochage sans suite. Il demande à sa greffière de noter l'incident et de l'inscrire sur le procès-verbal d'audition. Colère de Me Thierry Herzog, l'avocat de M. Sarkozy, qui s'oppose à cette retranscription. Pour ne pas envenimer davantage la situation, M. Gentil y renonce finalement. Me Herzog et son client, furieux, quittent le cabinet du magistrat et filent à Paris. Le juge, lui, part en week-end avec sa femme. Encore choqué par la réaction agressive et menaçante de l'ex-chef de l'Etat... Une attitude dans la droite ligne des attaques très dures menées par les responsables de l'UMP, vendredi 22 mars, et ciblant personnellement le juge Gentil.

Interrogé par Le Monde samedi matin, l'avocat du juge Gentil, Me Rémi Barousse, qui tient à rappeler qu'il est lui-même "ancien magistrat", a dénoncé "les réactions outrancières qui se sont manifestées après la mise examen de M. Sarkozy. Le juge ne fait que son travail, dans le respect de la loi. Il existe des voies de recours pour les mis en examen. J'entends certains responsables politiques dire que M. Gentil porterait atteinte à la République, mais ce sont au contraire ceux qui tiennent ces propos outranciers qui attentent à l'indépendance de la justice et à nos institutions".

Dans un bref communiqué, la ministre de la justice Christiane Taubira avait de son côté, vendredi, "regrett(é) tous propos qui porteraient atteinte à l'honneur des juges" et assuré les magistrats de son soutien. La garde des sceaux, en déplacement au Sénégal, "rappelle que l'indépendance de l'autorité judiciaire est garantie par la Constitution" et que "les juges d'instruction sont des magistrats du siège qui assurent leur mission en toute indépendance et conformément au droit".

Les syndicats ont plus vigoureusement réagi, l'Union syndicat des magistrats (USM, majoritaire), juge d'ailleurs la réaction de la ministre " lapidaire et a minima" et lui demande d'engager des poursuites contre Henri Guaino, l'ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, qui avait estimé vendredi sur Europe 1 que la décision "irresponsable" du juge Gentil avait "déshonoré un homme, les institutions, la justice". "Je conteste la façon dont il fait son travail, a dit le député UMP des Yvelines. Ce serait risible si cela ne salissait pas l'honneur d'un homme qui, ayant été président de la République, entraîne dans cette salissure la France et la République elle-même."

Le président de l'USM, sur la même antenne, s'en est ému. "J'ai envie de dire à M. Guaino qu'il déshonore la République et qu'il déshonore les fonctions qu'il occupe de député", a répondu Christophe Régnard, qui entend aussi saisir Claude Bartolone, le président de l'Assemblée nationale, "parce que les limites ont été franchies". "Jeter le discrédit sur une décision de justice, c'est juste illégal ", a rappelé le président de l'USM, qui s'étonne que M. Guaino veuille que le juge vienne "expliquer devant les Français" les motifs de la mise en examen de Nicolas Sarkozy. "C'est amusant, parce que ce sont les mêmes qui n'ont eu de cesse de dénoncer les violations incessantes du secret de l'instruction et viennent aujourd'hui dire que c'est au juge de venir expliquer publiquement ce qu'il y a dans son dossier", a dit Christophe Régnard.

Pour le Syndicat de la magistrature (SM, gauche), les réactions des ténors de la droite sont "d'une très grande violence et absolument insupportables, ils ont toujours le même mode de défense, dans la continuité des années sarkozystes", a indiqué Françoise Martres, sa présidente. " Il faut quand même rappeler que l'affaire Bettencourt a été bloquée un certain nombre de mois à Nanterre, par un procureur dont la proximité avec le chef de l'Etat posait question." Vendredi, à Angers, le premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a jugé que les attaques de l'UMP contre la justice n'étaient "pas dignes d'hommes et de femmes politiques républicains".
Source: LVDPG - GabonLibre.com
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