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POUR UN GABON MEILLEUR!
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4 mai 2013

APPEL À L'ALCR ET AU CFG À NE PAS ADMETTRE SYLVIA BONGO À LA MÉGA-MARCHE DU 11/05/2013 CONTRE LES CRIMES RITUELS

Nous avons reçu cette belle analyse explicative du Collectif des Femmes Gabonaises, éclairant l’opinion sur sa position à propos de la marche « autorisée » sous la houlette de Sylvia Bongo, contre les crimes rituels devant se tenir le 11 Mai prochain. Nous vous livrons cette correspondance dans son intégralité ci-dessous.
Pourquoi nous ne voulons pas marcher avec Mme Bongo?

S'agissant de la question des crimes rituels au Gabon, il est important d'apporter quelques précisions qui peuvent aider les Gabonais à choisir leurs compagnons de marche le 11 mai prochain.

Je fais partie du Collectif des femmes qui s'est vivement indigné de la recrudescence des crimes rituels dans notre pays, ces derniers mois. C'est ainsi que nous avons pensé qu'il était sage de travailler main dans la main avec l'ALCR qui est une ONG reconnue aux plans national et international pour sa lutte contre les crimes rituels.

J'ai personnellement rencontré le Président de l'ALCR pour lui exposer notre démarche qu'il a acceptée et saluée. Le Collectif des femmes a saisi officiellement l'ALCR. Ensemble, nous avons déposé, le 28 mars 2013, la demande d’autorisation d'une marche pacifique au ministère de l'Intérieur. Ce même jour, à sa demande, nous avons eu un entretien avec une conseillère de Mme Bongo qui nous a fait part du désir de sa patronne de se joindre à nous. Du 28 mars au 10 avril, date à laquelle nous avons reçu, toujours ensemble, le Président de l'ALCR et moi-même, la réponse négative du ministère de l'intérieur, il n'y a plus eu de contact avec Mme Bongo jusqu'au 19 avril, quand elle a reçu le Président de l'ALCR et annoncé qu'elle allait marcher le 11 mai avec l'ALCR.

Le Collectif des Femmes dont je suis porte-parole, ne se reconnaissant pas dans cette démarche, a décidé de continuer sa lutte en dehors de l'engagement de Mme Bongo car, si on pouvait accepter qu'elle se joigne à nous pour la marche du 13 avril, nous n'acceptons pas la tentative de récupération politicienne qui est faite de cette affaire. Nous estimons que Mme Bongo ne peut pas ignorer les agissements des hommes au pouvoir aux côtés de son époux. Nous pensons aussi que si Mme Bongo avait voulu s'indigner de la montée des crimes rituels au Gabon, en tant que femme et en tant que mère, elle aurait pu le faire à nos côtés le 13 avril dernier. Maintenant qu'elle tient à s’imposer comme la vedette de la marche, qu'elle marche, mais sans les Gabonais qui veulent véritablement mettre fin à ce fléau d'un autre âge.

Nous voyons mal le résultat de son engagement. D'ailleurs, est-il nécessaire qu'elle marche pour demander à son époux de faire traduire en justice les assassins et commanditaires des crimes en question ? Tout ce questionnement nous a poussé à continuer à nous battre indépendamment de l'ALCR qui, bien que reconnue et respectée pour son travail, se trouve dépassée par la détermination de certains Gabonais d'exiger la fin des sacrifices humains au Gabon. Car, trop c'est trop ! Nous ne pensons pas que l’intrusion de Mme Bongo puisse avoir une quelconque efficacité dans cette lutte.

Il y a un an ou un peu plus, elle s’émouvait devant les caméras en découvrant que les femmes gabonaises accouchaient à même le sol dans des maternités de Libreville. Elle a juré que cela ne se passera plus dans son Gabon dirigé par son président de mari. Résultat : la situation reste la même aujourd’hui. Des Gabonaises accouchent toujours par terre. Que dire des veuves et des orphelins dont elle a porté la cause jusque devant les instances internationales ? Les spoliations continuent de plus belle. Le dernier cas connu est celui de la veuve Loembe, une Gabonaise d’origine française, contrainte de porter sur la place publique, le problème des persécutions dont ils sont victimes, ses enfants et elle.

Dans le cas des crimes rituels, nous pensons que son engagement est motivé par l’image négative de son époux sur la scène internationale. Elle veut redorer le blason de son époux et démontrer que le pouvoir a pris le dossier en main alors qu’il n’en sera rien dans les faits. Nous en sommes convaincus. C’est aussi un moyen pour elle de faire baisser la pression tant sur le plan national qu’international. Nous connaissons le mode opératoire de ce pouvoir : d’abord causer une diversion, ensuite isoler, diviser et discréditer, enfin écraser le peuple et faire passer la pilule.

C’est ainsi qu’il y a eu une discussion sémantique entre crimes de sang et crimes rituels ; ensuite, on prend l’ALCR en otage pour diviser la société civile et la population, enfin, dès que récupération est faite, on passe à un autre sujet. Organiser une marche dont Mme Bongo est la vedette ne servira ni à l’ALCR ni aux victimes passées ou futures. Nous voyons très clair dans leur jeu et nous ne nous laisserons pas abuser. Nous gardons et garderons toujours notre confiance à l’ALCR, mais nous refusons la récupération qui en est faite. Nous avons un profond respect pour le travail de cette association et pour son président.

Je me permets de rappeler que le 13 avril, malgré l'interdiction de la marche, nous avons organisé l'opération "brassards noirs" au carrefour Rio, à Libreville, pour une semaine de deuil national. Le 20 avril, à l'Esplanade de l'Église de Jérusalem à Nzeng Ayong, de 10h à 19h, un grand rassemblement a réuni des centaines de Gabonais pour dénoncer les exactions du pouvoir en place. Le 11 mai prochain, journée baptisée « Journée de Protestation contre les Crimes rituels », nous organiserons une marche et un grand rassemblement au Rond-Point Nzeng Ayong en compagnie des acteurs de la société civile, suivis d’un concert rassemblant les artistes engagés dans ce combat et qui ont déjà produit un titre. L’un des objectifs du 11 mai est d’exiger la fin de l’impunité dont jouissent les commanditaires et les criminels.

Par la suite, nous allons annoncer l’introduction d’une plainte au niveau des instances judiciaires internationales car ce qui se vit au Gabon aujourd'hui est un crime contre l’humanité. Nous pensons que le ministre de l'Intérieur qui a autorisé la marche de Mme Bongo n'aura aucune raison de nous refuser les forces de l’ordre pour encadrer nos manifestations.
 
Source: Collectif des Femmes Gabonaises
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