Les étudiants torturés
(Image: MD)
La famille de Bruno Mboulou Beka vient de porter plainte à une série de membres du régime Ali Bongo ; notamment: Ernest Mpouhot, le Ministre de La Défense ; Guy Bertrand Mapangou, le Ministre de l'intérieur ; Sidonie Flore Ouwé, le Procureur de la République ; et le Docteur Pemba, Médecin Légiste. C’est une très bonne chose. Le procès des étudiants récemment arrêtés et incarcérés vient aussi de donner l’occasion à leurs avocats d’informer le public sur les atrocités qu’ont subi ces vaillants étudiants aux mains des tortionnaires du pouvoir.
Chers lecteurs, les dictatures se croient intouchables et les tenants du pouvoir en dictature estiment qu’ils ne paieront jamais pour leurs forfaits. Voilà pourquoi ils torturent et tuent les gens avec insouciance. Mais il nous appartient à tous de documenter leurs méfaits, car toutes les dictatures finissent par tomber et il est essentiel de faire payer les coupables d’une manière ou d’une autre, comme cela s’est vu ailleurs.
Les seuls à pratiquer régulièrement au Gabon, la torture contre le peuple innocent, sont bien sûr les membres du régime. Face à leurs agissements, nous devons imposer la vérité, toute la vérité, contre le mensonge, la déformation et toutes leurs tentatives d’enfumage. Evidemment, certains diront que la justice au Gabon est aux ordres et qu’il ne serve à rien de leur porter plainte. Mais ce blog est d’avis que ces plaintes constituent une documentation essentielle pour le futur, car un jour, le peuple sera en mesure de se faire justice et de faire payer à ces gens toutes les exactions commises; que ce soit les emprisonnements, les liquidation physiques, les tortures etc. Si jusqu'à présent il y a impunité au Gabon, cette impunité ne sera pas éternelle.
Il faut que les Gabonais, en particulier les générations montantes, s’imprègnent des atrocités commises par les hordes pouvoiristes. Les Gabonais doivent connaître les péripéties des agissements du régime et leurs conséquences indélébiles sur les populations passées, contemporaines et futures. Le travail de documentation doit être de tous les instants ; par exemple, en 2009, quand Luc Bengono-Nsi avait déposé son recours à la Cour Constitutionnelle, nombreux étaient les supporters du régime qui rigolaient, se disant que Mborantsuo allait déchirer ce recours et mettre les morceaux à la poubelle, chose qu’elle fit d’ailleurs. Mais aujourd’hui, où en sommes-nous ? C’est grâce à ce recours que le faux acte de naissance d’Ali Bongo a pu être rendu public et c’est grâce à ce recours que tout le monde a commencé à réaliser quel faussaire était Ali Bongo ; et c’est sur ce recours que s’est appuyé Pierre Péan pour étoffer son livre et mondialiser la forfaiture d’Ali Bongo. Chers lecteurs, nous devons une fière chandelle à Luc Bengono Nsi et espérons que lorsque l’histoire de la libération du Gabon sera écrite, on lui réservera un chapitre.
La fresque de tortures, de brimades, de meurtre, de malversation, réalisée depuis plus de 47 années déjà par ce régime, continue de s’élargir. A chaque fois qu’un Gabonais est violenté, documentons cela. A chaque fois que les libertés fondamentales sont transgressées, documentons cela. Le régime Ali Bongo, comme toutes les dictatures, est plus fragile qu’on ne le pense et veut se donner des aires de solidité en poussant la répression à son paroxysme. Un régime qui a peur que la population marche pacifiquement pour demander l’arrêt des crimes rituels, n’est pas fort, il est faible. Un régime qui a peur que la population marche pacifiquement pour demander plus de liberté et de bonne gouvernance, n’est pas fort, il est faible. Un régime qui a peur que des citoyens puissent voyager librement, n’est pas fort, il est faible. Un régime qui a peur que Maitre paulette Oyane Ondo se rende aux Etats-Unis pour une conférence, n’est pas fort, il est faible. Un régime qui a peur que Jonas Moulenda et Désiré Ename informent les Gabonais, n’est pas fort, il est faible.
Ceux qui prétendent à l’émancipation des Gabonais s’avèrent être les plus grands tortionnaires du peuple et les assassins de la mémoire collective du pays. Les Gabonais doivent cesser d’être des témoins muets des horreurs qu’ils subissent. Nous devons renvoyer au régime l’image hideuse de ses agissements. Il faut que le régime sache qu’un jour, il paiera !