Chers lecteurs, les citoyens qui ont su depuis toujours, en dépit des embuches et autres compromissions, conjuguer leurs efforts pour rassembler les forces sociales et politiques afin de promouvoir et défendre la démocratie ; d’encourager la responsabilité et la souveraineté du peuple Gabonais, devraient aujourd’hui et demain, encore plus qu’hier, redoubler d’effort afin de poursuivre leur engagement pour conduire le pays vers une véritable alternative à la situation actuelle. Cette alternative exige que les citoyens libres marchent de façon unitaire en compagnie de tout le peuple, vers cette terre tant promises de liberté.
Force est de reconnaitre, chers lecteurs, que si les élections de 2016 sont organisées sous des auspices exclusivement contrôlés par le régime, il n’y aura aucune surprise. Marie Madeleine Mborantsuo viendra renouveler à Ali Bongo sa mandature et mettra dans la corbeille à papier tout recours introduit pour irrégularité. Mais nous ne devons plus tomber dans ces pièges si faciles à prédire et donc à éviter. Nous savons déjà qu’en 2009, l’Ambassade des USA par le truchement des câbles de Wikileaks, avait été très sceptique à propos des irrégularités de l’élection gabonaise et que cette chancellerie s’étonna du degré de détachement des opposants Gabonais quand il fallut organiser ces élections et revendiquer la victoire. Aux yeux de l’Ambassadeur des USA de l’époque, le manque de cohérence entre les camps Mba-Obame et Mamboundou ne permettait pas aux chancelleries d’arbitrer comme il l’aurait fallu le conflit post électoral. Nous arrivons donc à nouveau en 2016 à une nouvelle élection et les chancelleries, notamment celles des USA et des Nations Unis, ont déjà planté le décor en affirmant que le seul processus valable sera républicain, libre et transparent. L’opposition doit saisir la balle au bond.
L’opposition doit saisir l’occasion en prenant une posture encore plus légaliste et républicaine que par le passé. Dans ce cadre, la poursuite de la plainte pour faux et usage de faux contre Ali Bongo doit s’internationaliser. Les chancelleries des USA, de la France et celle de l’ONU doivent être invitées aux conférences de presses du Front et tout communiqué du Front doit leur être officiellement présenté. Le Front doit faire montre de professionnalisme dans sa méthode et dans sa communication ; c’est une manière de se présenter déjà comme une alternative de gouvernance crédible. Rien que le parjure d’Ali Bongo, bien expliqué aux chancelleries en place au Gabon, par des Gabonais crédibles et légalistes, saurait leur faire comprendre du sérieux de la forfaiture d’Ali Bongo. Si ces chancelleries comprennent qu’Ali Bongo est grillé, sa destitution deviendrait inévitable. Il faut affaiblir les petits soutiens dont Ali Bongo jouit encore dans ces chancelleries.
Il va donc falloir continuer à faire pression sur l’illégitimité d’Ali Bongo sur la plan international tout en se montrant prêt pour une élection libre et transparente qui pourrait être organisée sous l’égide de l’ONU vue que Monsieur Abdoulaye Bathilly se soit déjà inscrit dans la logique d’une élection limpide au Gabon. L’opposition doit donc stratégiquement opérer sur ces deux tableaux avec le même degré de compétence et de souplesse. Si l’opposition veut réussir à convaincre l’opinion gabonaise, les chancelleries et se donner tous les moyens de réaliser l’alternance, à notre avis elle devrait:
1. Elaborer dans les plus brefs délais un protocole sérieux portant sur les modalités de l’organisation d’une élection libre et transparente et demander à l’ONU d’en prendre les rênes, comme elle le fit au Timor Oriental.
2. Organiser des assises pour déclarer Solennellement le lancement d’une procédure de désignation d’une candidature unique de l’opposition. Ceci permettra de savoir qui est pour la candidature unique et qui ne l’est pas et ceux qui ne voudront pas se solidariser de cet objectif commun devront quitter le mouvement. C’est aussi cela la démocratie ; c’est la majorité qui donne le ton ! Suite à cette assise, un processus interne à l’opposition serait mis en place pour la désignation d’une liste unique ; un candidat unique et un colistier unique comme Premier Ministre. Cette stratégie à deux têtes permettra de ratisser large.
3. Une fois le choix du candidat et de son colistier défini, ce ticket devrait obtenir tous les moyens financiers et de mobilisation disponibles à l’opposition jusqu’ici hétéroclite.
Chers lecteurs, avec cette stratégie, se dégagera le professionnalisme, l’engagement et le sérieux d’une campagne électorale bien organisée, avec des politiciens bien organisés et désireux d’en finir avec l’improvisation et les à-peu-près des Bongo. Grace à un tel procédé se dégagera un large rassemblement politique soudé autour de valeurs partagées et porteuses d'un véritable projet social et politique pour le Gabon, permettant d'assurer le changement souhaité par une très large majorité de Gabonais, afin de réaliser l'indispensable sauvetage de notre pays. Il faut que l’opposition démontre au peuple Gabonais qu’elle soit en mesure d’impulser une dynamique de concertation de nature à assurer la participation populaire, tant dans la finalisation du projet de changement de régime que dans l'élaboration de la méthode de choix du candidat unique et dans la conduite de la campagne. Le mouvement sera unitaire, ou ne sera pas !
Source : Charlie M. - Le Gabon énervant