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POUR UN GABON MEILLEUR!
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6 mars 2009

POUR UNE VERITABLE POLITIQUE D'EDUCATION ET/OU DE FORMATION AU GABON

La nouvelle politique d’éducation (formation) aura essentiellement pour missions de permettre l’accès de tous les citoyens gabonais à un "SMIC culturel", de favoriser la mobilité sociale ou de l’emploi et enfin, de réduire les inégalités.

Elle sera investie de missions qui auront toutes un caractère social affirmé : élever le niveau général des connaissances de la population, permettre la socialisation des jeunes et favoriser la mobilité sociale et l’emploi.

Dans ce cadre, elle va englober les maternelles, écoles primaires, collèges et lycées, universités et grandes écoles.

Elle sera un tel enjeu décisif que ses acteurs seront nombreux, son financement coûteux et la maîtrise de son efficacité indispensable à la cohésion sociale.

1- Le développement de la préscolarisation : la maternelle

Le développement de la préscolarisation part du principe que le contact précoce entre l’enfant et la maternelle est un facteur de réussite scolaire de ce dernier.

Dès lors, les nouvelles autorités publiques gabonaises se devront de systématiquement mettre en œuvre les infrastructures indispensables au développement de la préscolarisation.

Il est souvent observé que le taux de redoublement dans le primaire était plus élevé chez les élèves qui n’avaient pas été préscolarisés par rapport aux enfants ayant bénéficié d’une préscolarisation.

Cette école maternelle doit constituer le pilier du système scolaire : l’accueil de la petite enfance de 2 à 5 ans.

Elle permet le développement d’une intelligence sens-motrice à travers le jeu et à partir d’un mobilier adapté à la taille des enfants et pouvant être déplacé.

Ainsi, les raisons de la promotion de cette préscolarisation des enfants de 2 à 5 ans tiendront au développement (futur) de l’emploi féminin et aux effets positifs susmentionnés.

Dans ce dernier cas, l’enseignement préscolaire est perçue comme un facteur favorisant la réussite scolaire ultérieure : des analyses réalisées, çà et là dans le monde, par de nombreux sociologues révèlent l’importance de cet enseignement sur le taux de réussite.

La préscolarisation joue un rôle positif dans la carrière scolaire des enfants, notamment pour ceux issus des couches sociales défavorisées et plus encore pour ceux d’origine migrante.

En maternelle, les difficultés éprouvées par certains enfants peuvent être précocement détectées et il peut, dès lors, leur apporter une attention particulière.

L’enseignement préscolaire joue un rôle important dans la socialisation des enfants sur le plan du langage et des activités d’éveil qui favorisent l’épanouissement du système cognitif.

Somme toute, la préscolarisation doit constituer un axe prioritaire dans la nouvelle politique d’éducation gabonaise au sens où elle va viser à développer les facultés d’expression de l’enfant, son habileté manuelle, son sens artistique, ses aptitudes à la vie en commun et à la préparation des apprentissages scolaires.

2- Le renforcement de l’école primaire

L’école primaire constitue la matrice de l’institution scolaire. Elle est considérée comme un élément important de démocratisation et d’intégration nationale permettant l’acquisition d’un bagage scolaire minimal.

Toutefois, face au fort taux de retard, de redoublement ou d’échec encore observé dans ce cycle scolaire au Gabon, des mesures spécifiques pour remédier à cette situation doivent être prises.

La première mesure consistera à intensifier la pratique de la lecture chez les enfants en sensibilisant les parents, et à améliorer ainsi la maîtrise de la langue.

La seconde mesure visera à développer l’aide aux devoirs, complémentaire de l’action des enseignants.

La troisième mesure tournera autour de l’institution des "zones d’éducation prioritaire" fondées sur une discrimination positive et favorisant une certaine souplesse dans l’organisation des programmes.

La quatrième mesure consistera à recourir aux personnels socio-éducatifs pour améliorer les rapports entre l’école et les familles et à développer des activités extra-scolaires.

3- Les collèges et lycées : le développement de l’enseignement spécialisé, professionnel et technique                            

Face au retard scolaire généralement enregistré par les élèves qui entrent dans les collèges et lycées, la politique d’éducation des nouvelles autorités gabonaises devra chercher à promouvoir des sections d’enseignement spécialisé et professionnel à côté de celle générale.

Ces sections auront, dans les collèges et lycées, pour objectif d’accueillir les élèves considérés comme déficients intellectuels légers et de leur dispenser, dès leur début de cycle d’orientation (4ème), une formation pré-professionnelle.

Elles vont correspondre au besoin de scolarisation des enfants jugés inadaptés au système scolaire général mais, devant prolonger leur scolarité jusqu’à 18 ans.

Elles devront comprendre une pléiade de spécialités de formation allant du bâtiment à l’hôtellerie en passant par le secrétariat.

Somme toute, l’objectif de développement de ces sections d’enseignement spécialisé et professionnel est d’associer les questions de pédagogie à celles de l’insertion professionnelle des élèves.

Toutefois, pour prévenir tout abus (désordre) en matière d’orientation dans les différents cycles (général ou spécialisé et professionnel), il sera de rigueur que celle-ci tienne scrupuleusement compte des vœux et des aptitudes (vocations) des élèves.

Ainsi, si l’enseignement général, chargé de former les jeunes destinés à poursuivre des études supérieures longues, aura toujours sa place, la dispense des savoirs et des connaissances devra désormais avoir une relation avec les demandes sociales et économiques.

Elle se devra désormais de doter les élèves des capacités ou compétences exigées sur le marché du travail.

Or seuls, les enseignements technique et professionnel auront pour objectif de délivrer une formation débouchant directement sur la vie active contrairement à celui général.

4- Le développement des centres de formation professionnelle

Un des axes prioritaires de la politique d’éducation (formation) à mettre en place au Gabon devra également consister au développement des écoles (établissements) d’enseignement professionnel.

Ces centres de formation professionnelle seraient chargés d’assurer une formation technique et professionnelle, et pallier ainsi progressivement au manque du Gabon en ouvriers (techniciens) qualifiés.

Ils seraient en partie financés par la taxe d’apprentissage imposant aux entreprises de s’engager financièrement dans la formation des apprentis.

Cet apprentissage professionnel limiterait, par contre, l’accès à tous les jeunes qui auront accompli leur scolarité obligatoire jusqu’à l’âge de 18 ans.

Par ailleurs, il permettra aux apprentis de bénéficier d’une rémunération qui, indépendamment de l’âge et du niveau de formation, serait de 75% du SMIC.

Les spécialités enseignées seraient plus ou moins les mêmes que dans les collèges et lycées professionnels : construction métallique, techniques financières et comptables, secrétariat (comptable, de direction, d’action commerciale et médico-social), mécanique, électricité, commerce et distribution, santé, services sociaux…

Ainsi, pour les jeunes en situation d’échec scolaire, entamer une formation fondée sur la pratique professionnelle, sur le "faire" sera valorisant et leur permettra d’espérer l’acquisition d’un diplôme fut-ce un certificat d’aptitude professionnelle (CAP) en 2 ou 3 ans ou d’un brevet d’études professionnelles (BEP).

Ce sera pour eux, une "autre manière d’apprendre" au sein du système scolaire, un autre contact avec des enseignants qui sont, eux-mêmes, d’anciens élèves de l’enseignement professionnel.

Ces établissements de l’enseignement professionnel seraient soumis directement à la sanction des employeurs locaux en ce sens qu’ils en seront redevables de par la taxe d’apprentissage qui leur sera versée et représentera une part importante de leurs ressources. 

Par ailleurs, ces entreprises locales participeront à la maintenance des équipements utilisés (outils, machines...) dans les ateliers et laboratoires de ces établissements.

Elles seront partie prenante dans le choix du thème d’examen et participeront aux jurys d’examens.

Les programmes des CAP ou BEP seraient élaborés conjointement par elles, les personnels enseignants et les représentants du ministère de l’éducation nationale dans le cadre d’une commission paritaire.

Ainsi, à partir d’un "référentiel d’emplois" présenté par les représentants des différentes branches professionnelles, la commission paritaire proposera un "référentiel de formation", un programme prévoyant, pendant la durée de formation, l’acquisition par les élèves (apprentis) des savoirs jugés indispensables à l’exercice d’un métier.

De cette condition naîtra une autre condition relative à l’organisation des études, à savoir que les centres de formation professionnelle et technique devront faire également l’objet d’une formation en alternance.

La durée de cet enseignement en alternance (stages en entreprise) varierait de 15 à 30 semaines sur deux ans, selon le niveau de formation et les spécialités professionnelles.

La période de stage visera surtout à familiariser l’apprenti (élève) du monde de l’entreprise (horaire, discipline, relations hiérarchiques…), à l’habitude de travailler sur des équipements (installations) en situation réelle et à s’intégrer dans une équipe de travail.

En entreprise, il sera suivi par un tuteur qui devra, lui, recevoir une formation pédagogique dans des établissements professionnels agréés.

5- Le supérieur : la primauté aux grandes écoles spécialisées

La politique d’éducation (formation) à mettre en place au Gabon doit donner plus de primauté aux grandes écoles spécialisées.

Ces grandes écoles spécialisées, par le type d’enseignement (professionnel et technique) qu’elles dispensent, par leur corps enseignant spécialisé…, vont conférer aux étudiants les compétences et savoirs indispensables à leur insertion immédiate sur le marché du travail.

Dans le but de réduire le taux d’échec ou d’abandon dans ces écoles et à l’université, les nouvelles autorités publiques gabonaises se devront de systématiquement doter ces institutions des moyens humains, financiers et matériels indispensables à leur fonctionnement optimal.

Dans le but de permettre l’amélioration du capital humain gabonais et son insertion rapide sur le marché du travail, de nouvelles filières (diplômes) se devront d’être créées en fonction des demandes précises des entreprises.

Pour prévenir et réprimer tout comportement pervers de népotisme, favoritisme et autre droit de cuissage stimulateur de la diffusion exponentielle du Sida, des MST et autre incompétence du grand nombre de cadres gabonais, les nouvelles autorités publiques se devront de systématiquement et sévèrement sanctionner, civilement et pénalement, les enseignants reconnus coupables de telles pratiques immorales et malhonnêtes.

Somme toute, la nouvelle politique d’éducation à mette en place va permettre à chaque citoyen gabonais de pouvoir accéder à un "SMIC culturel" : chaque élève, apprenti ou étudiant sortant du système éducatif va disposer d’une trousse d’outils intellectuels, professionnels ou techniques lui permettant de maximiser ses chances d’insertion sur le marché du travail et dans la vie en société.

Dans ce contexte, elle va conduire à la cohésion sociale par la réduction des inégalités et une plus grande mobilité sociale.

En effet, elle va, de par un certain interventionnisme étatique, permettre aux couches sociales les plus défavorisées de pouvoir accéder à un capital (SMIC) humain élevé, à des postes de travail bien rémunérés et partant de là, de connaître une mobilité sociale ascendante.

Elle va stimuler, de par un investissement en son sein des moyens humains, financiers et matériels substantiels, un épanouissement du capital humain gabonais.

6- La lutte contre l’échec scolaire

L’échec scolaire est le plus souvent mesuré par un écart à la norme (retards scolaires, redoublements, non accès ou abandon aux études supérieures…) pouvant conduire à l’illettrisme (ne pas savoir lire et écrire) et à l’absence de diplômes.

Dans ce cadre, la politique éducative à mettre en œuvre en vue de réduire cet échec scolaire sera de développer l’accompagnement des élèves dans le primaire et secondaire, et le tutorat dans le supérieur.

Toutefois, comme les facteurs déterminants de l’échec scolaire résident notamment dans l’origine sociale et l’orientation scolaire…, des politiques éducatives d’investissement dans la scolarité, le soutien des familles, le suivi familial de la scolarité, l’orientation, les relations entre les parents et les enseignants et l’information des enfants sur les filières (diplômes, formations) préparées devront être développées.

De même, une politique des zones d’éducation prioritaires (ZEP) sera nécessaire à mettre en place.

Cette politique sera fondée sur la notion de "discrimination positive" : elle va consister à donner davantage à ceux qui en ont le plus besoin (écoles des quartiers populaires et en grandes difficultés, écoles du village).

Dans ce cadre, une zone reconnue comme ZEP devra bénéficier, à l’intérieur du système éducatif, d’une priorité en matière de moyens d’encadrement (soutien, accompagnement, tutorat des enfants en difficulté scolaire), d’un recrutement favorisant la stabilité des personnels de façon à leur permettre d’engager des actions scolaires et extra-scolaires innovantes en partenariat avec les enseignants et les parents d’élèves.

7- La réintroduction de l’éducation à la citoyenneté

Les nouvelles autorités publiques gabonaises, face à la perversion de la moralité collective et de la déontologie administrative par le bongoïsme (laxisme, esprit de facilité, népotisme, favoritisme, culture de l’incompétence…), devront réintroduire, dans les programmes scolaires du primaire et du secondaire, des cours de citoyenneté (civisme) afin d’essayer de faire des jeunes gabonais d’aujourd’hui, les bons citoyens gabonais de demain.

Dès lors, tous les personnels des établissements scolaires du primaire et du secondaire devront, dans le cadre de leurs activités et compétences, contribuer à l’éducation civique des élèves : le comportement général de chacun d’entre eux aura une valeur d’exemple auprès des élèves.

Il en sera de même des parents qui, au-delà du rôle de soutien scolaire qu’ils peuvent apporter à leur progéniture, devront également être leurs premiers éducateurs en matière de citoyenneté.

L’Etat, à son tour, pourrait conforter l’action des parents par le développement d’une politique d’éducation populaire à partir des médias publics.

               Jacques Okoué Edou,

Etudiant en Management des Organisations Publiques (ENAP - Québec),

Etudiant en Administration des Affaires (Université de Laval - Québec).

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Commentaires
M
Monsieur,j'apprécie la pertinence de vos analyse.Et pour en faire profiter le plus grand nombre,je vous invite à être un peu moins partisan.En effet,tout gabonais à une connaissance parfaite de l'état du pays,mais à force de ne pointer du doigt qu'un camp,on oublie que nous sommes tous gabonais et donc acreur de la dégradation du pays.Il faut arrêter d'épargner le peuple,nous sommes tous responsable,à des degrés différents certes,de la situation du pays.Bref,ce n'est qu'un conseil.Pour ma part,ma philosophie,est d'amener les gabonais à se penser eux-même,à expurger nos mauvais démons,et à aller de l'avant de manière positive.Et c'est dans ce contexte,que je souhaite travailler avec vous.D'autre part,je travaille actuellement sur l'aide internationale dans la diversification de l'économie gabonaise.Je souhaite avoir vos observations sur cette phase importante de la transition économique du Gabon.<br /> Bien cordialement
POUR UN GABON MEILLEUR!
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