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POUR UN GABON MEILLEUR!
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25 avril 2009

L'ADMINISTRATION PUBLIQUE DU FUTUR

De nos jours, de nombreux pays font face à diverses forces externes et internes qui exigent des réformes de leurs administrations publiques.

Au niveau externe, les défis à relever sont la mondialisation et la révolution technologique.

La mondialisation implique une interdépendance des économies nationales (développement des échanges de biens, des services, des capitaux, du travail…), des sociétés et des organismes publics.

Dans ce cadre, Nancy Adler avait dit : « Dans le monde d’interdépendance où nous vivons, aucun chef de gouvernement ou d’entreprise ne peut se payer le luxe de se cantonner dans une pensée politique, économique ou culturelle étroite ».

Pour elle, les gouvernements ont le devoir d’aider les entreprises à s’ajuster aux exigences de la mondialisation. Ils doivent conseiller les gens d’affaires sur les structures économiques, politiques et culturelles des pays sur la façon de créer des alliances stratégiques avec des entreprises et gouvernements étrangers.

Pour leur part, les hauts fonctionnaires ont un défi à relever sur le plan de la gestion car les gouvernements doivent coordonner les activités et les liens internationaux des divers ministères et organismes qui poursuivent à l’extérieur des frontières la mise en œuvre de toutes sortes de projets.

La mondialisation constitue donc un défi pour les administrations publiques à exercer une gestion innovatrice, à se perfectionner sans relâche afin d’accroître la productivité et la compétitivité du pays et de protéger les industries et les individus des effets néfastes de la mondialisation économique (cas de la politique commerciale stratégique).

Relativement à la révolution technologique, l’innovation technologique, plus spécifiquement dans le secteur de l’information, a rendu possible nombre de réformes qui ont conduit à l’amélioration du rendement organisationnel.

Pour les administrations publiques, la gestion de l’information et de la technologie constitue une tâche vaste et complexe qui leur demande d’adopter de nouvelles méthodes de gestion et de nouvelles structures d’organisation. La restructuration d’un organisme, l’amélioration de la qualité de services, l’habilitation des employés, le perfectionnement continu du personnel et la création de partenariats dépendent tous de l’utilisation des technologies de pointe de l’information.

Par exemple, l’informatisation des dossiers dans le but de donner au public un accès direct aux bases de données du gouvernement constitue une mesure visant à promouvoir les valeurs d’efficience, d’efficacité et la faculté d’adaptation de la fonction publique.

Au registre des forces internes, les deux principaux moteurs de réforme de l’administration publique sont les contraintes financières, la demande croissante des citoyens des services publics de qualité et les changements démographiques.

Relativement aux contraintes financières, l’incidence grandissante des dettes et des déficits publics sur l’activité gouvernementale va sous-tendre une large part des efforts de réforme de la fonction publique.

Par ailleurs, les réformes visant à promouvoir l’efficacité et l’efficience sont extrêmement importantes mais difficiles à réaliser dans un contexte de baisse systématique des moyens à leur atteinte. La charge de travail considérable des fonctionnaires est toujours croissante, conséquence des réductions d’effectifs. Cette situation de frénésie de compressions d’effectifs, de privatisation, de décentralisation, de déconcentration, de délégation d’autorité, de déréglementation et d’impartition de fonctions de l’administration publique fit dire à John Manion que l’on mettait en péril l’identité même et la cohérence de la fonction publique avant d’amoindrir sa capacité de gouverner.

De plus en plus de citoyens souhaitent aujourd’hui de leur fonction publique qu’elle offre des services plus nombreux et de bonne qualité, qu’elle soit de taille optimale …

De telles exigences, associées aux contraintes financières susmentionnées vont mettre à rude épreuve les ressources personnelles et organisationnelles des fonctionnaires ce, pour donner aux citoyens une meilleure perception de l’administration publique et, partant de là, d’accroître leur confiance en elle.

Plusieurs changements démographiques au sein des sociétés interpelleront l’administration publique. Il s’agit du vieillissement de la population et de l’immigration.

Le vieillissement de la population signifie que la demande de soins de santé ira croissant. Cet état de choses suscitera une inquiétude générale quant à l’accessibilité, à la qualité et au coût des services et donnera lieu à des demandes nouvelles en matière de prestation des services. Ce vieillissement de la population aura également pour conséquences une main-d’œuvre de plus en plus âgée et une forte concurrence entre le gouvernement et les entreprises pour des travailleurs spécialisés.

Face à l’évolution de la pyramide démographique (vieillissement de la population) et le déficit de main-d’œuvre dans l’ensemble du marché, trois autres défis (immigration, recrutement et rétention des jeunes, transmission de la mémoire organisationnelle aux nouvelles recrues) se poseront alors à l’administration publique.

L’immigration créera une société largement multiculturelle et donc, une population et une main-d’œuvre culturellement très diversifiées. Une part grandissante de la main-d’œuvre spécialisée sera composée de membres des minorités visibles. Dans ce cadre, le succès de l’administration publique reposera largement sur sa capacité à attirer et maintenir un pourcentage raisonnable de travailleurs étrangers, à créer un milieu de travail attrayant pour une bonne gestion de la diversité.

Le recrutement et la rétention des jeunes dans la fonction publique, et la transmission à ces derniers de la mémoire organisationnelle seront autant d’autres défis auxquels l’administration québécoise aura à gérer.

Les compétences attendues des administrations s’en trouveront modifiées en raison des citoyens qui se définiront de plus en plus comme des actionnaires d’un contrat social plutôt des sujets soumis à l’autorité d’un État tout-puissant. La gestion de l’administration publique deviendra toujours complexe avec la mise en œuvre des mécanismes de type marché (partenariat privé-public, sous-traitance, chèque-service…).

Face à ces nombreux défis auxquels elle sera confrontée, l’administration publique devra donc procéder à un certain nombre de changements en vue de son adaptation et de l’amélioration de son efficacité, efficience…

Somme toute, les principaux leviers, changements ou réformes pour la modernisation et l’adaptation de l’administration publique à son environnement externe et interne devraient, par ordre de priorité, consister à l’amélioration de la qualité des services publics rendus à la population de par sa plus grande ouverture et diversité (transparence, réceptivité, accessibilité, multiculturalité, application des nouvelles technologies), à l’amélioration des performances du secteur public (budgétisation et gestion axées sur les performances via la planification, la communication et le contrôle), à la modernisation de la responsabilité et du contrôle (délégation accrue des pouvoirs, plus grande habilitation, hausse de la flexibilité, passage du contrôle à priori au contrôle à posteriori, procédures de contrôle interne plus rigoureux), à la réaffectation des ressources (fixation des limites encadrant les dépenses et réaffectation des ressources à l’intérieur de ces dernières) et la restructuration, à la mise en place des mécanismes de type marché (sous-traitance, partenariat public-privé, chèque-service, impartition…), à la modernisation de l’emploi (réduction du nombre de fonctionnaires, rapprochement des dispositifs relatifs à l’emploi des fonctionnaires à ceux du secteur privé…).

Dans ce contexte, une gestion coordonnée de ces différentes réformes dans un contexte  national précis (démocratie libérale et participative) et dans une perspective systémique pourrait, à mon sens, promouvoir la performance de l’administration publique et sa capacité d’adaptation au changement tout en conservant ses valeurs essentielles et la confiance du public.

                  Jacques Janvier Rop’s Okoué Edou,

         Etudiant en Management Public à l’ENAP de Québec,

Etudiant en Administration des Affaires à l’Université de Laval.

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