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1 juillet 2010

Gabon : Aux sources de la sorcellerie politique !

Gabon :  Aux sources de la sorcellerie politique !

Les Gabonais, ont en commun leur « musée imaginaire ». Le Gabon compte parmi les pays du monde les plus riches en coutumes, croyances et rites secrets. La forêt, dense et troublante, a engendré cette richesse. Des rites s’y sont créés depuis des temps immémoriaux pour conjurer les « forces mystérieuses ». Dans toutes les sociétés, initiations, communications avec les ancêtres, apparitions, double-vue font partie du quotidien. Un peu trop d’ailleurs ! c’est le lot quotidien du pouvoir dans notre pays : aujourd’hui comme hier, les dirigeants Gabonais prennent des assurances aussi bien auprès des « divinités » de la forêt que du grand architecte de l’Univers.

Léon M’Ba pour parler du premier Président de la République gabonaise, avait assis son pouvoir sur l’ésotérisme traditionnel, dont le centre mystique était son petit village de Mikolongo, à quelques kilomètres de Libreville. Le vieux Léon (paix à son âme) respectait très scrupuleusement les règles de la société traditionnelle et se concilia ainsi les sorciers qui contribuèrent parait-il à sa « victoire politique » sur ses adversaires, bien que les « sorciers » aient été honnis par les compositeurs de LA CONCORDE notre hymne national : LA CONCORDE parle de manière prémonitoire du règne des « sorciers, ces perfides trompeurs » qui répandent la « haine » entre Gabonais. Admirez le réalisme de Georges Aleka DAMAS le principal auteur au deuxième couplet :

« Oui que le temps heureux rêvé par nos ancêtres Arrive enfin chez nous, réjouisse les êtres, Et chasse les sorciers, ces perfides trompeurs. Qui semaient le poison et répandaient la peur ».

Comme tous les chefs d’État africains, nos leaders ont tout de même d’abord recherché à disposer des meilleurs fétiches pour faire peur à un Peuple déjà inquiet par nature, afin de conserver le pouvoir et surmonter les obstacles. C’est tout aussi vrai pour les présidents que pour leur cour même si ce n’es pas une spécialité la classe politique gabonaise.

A Libreville, l’explication donnée à la longévité politique de certains tournerait en effet autour de la qualité de leurs fétiches et de leurs pratiques de sorcellerie. Malgré leurs aspects on ne peut plus urbains (costumes trois pièces et voitures de luxe), ils sont craints par un peuple humilié du matin au soir par des conditions de vie dignes de l’animalité, tout particulièrement à l’intérieur du pays, dans leurs fiefs. Des récits sont colportés sur des crimes rituels dans les quartiers et les villages ici et là où règnent la double obscurité de l’ignorance et celle de l’immoralité.

Nous avons tous entendus parler de glacières bourrés de « pièces détachées » c’est-à-dire d’organes humains trouvées chez telle personnalité ou dans le coffre de telle voiture d’un distingué « responsable » politique. D’après le journaliste Pierre Péan (cf. Affaires africaines), quelques jours avant le 10 mai 1981, un sacrifice humain aurait par exemple été perpétré pour empêcher soit-disant François Mitterand de remporter les élections présidentielles en France ! Rien que ça ! Depuis 50 ans, le Gabon est le pays des marabouts et le paradis des prophètes de l’ésotérisme politique en Afrique sub-saharienne.

Pour Pierre Péan, les forestiers français qui étaient, avant l’indépendance, les véritables maîtres du Gabon, proposèrent ainsi en 1957 à Léon M’Ba d’entrer dans le cercle d’un certain ésotérisme occidental qui n’avait rien d’humaniste sous l’équateur au demeurant car bien calibré pour ces « sauvages » d’Afrique. Il a pu ainsi avoir le soutien d’affairistes sans scrupules, de défenseurs des « Droits de l’Homme » et même de quelques organisations de gauche en France. Ses adversaires politiques Gabonais, pourtant libéraux comme Jean-Marc Ekoh ou jean-Hilaire Aubame avaient, eux, une image plutôt droitière du fait qu’ils étaient soutenus par les Églises catholique et protestantes.

Quant à Omar Bongo (qu’il repose malgré tout en paix), il enfermera les Gabonais choisis pour entrer dans « le petit club du pouvoir de la connaissance » dans un double cercle dont il était quasiment impossible de se dégager, il n’y a pas si longtemps !

Nul ne sait à ce jour ce qu'est devenu Germain M'Ba et il faudrait accepter le système Bongo version ALI 9 ? Quelle erreur !

Nul ne sait à ce jour ce qu'est devenu Germain M'Ba et il faudrait accepter le système Bongo version ALI 9 ? Quelle erreur !

Premier cercle : l’initiation aux sociétés secrètes traditionnelles que les Gabonais connaissent mais que nous n’allons pas stigmatiser. Quand un Gabonais était nommé ministre, il devait se rendre à Franceville, capitale du Haut-Ogooué, et prononcer toute une série de serments à Bongo. A un moment de la cérémonie, selon Pierre Péan, le Président Gabonais se lavait les pieds dans une cuvette d’eau et le nouveau promu était censé boire la coupe de son propre asservissement avec pour lot de consolation : postes mirifiques, voitures de luxe, maisons et luxure à volonté …etc.

Deuxième cercle : tous les prétendants au pouvoir doivent passer à l’initiation à l’ésotérisme occidental mais déshumanisé. C’est pourquoi, tous les discours vont souvent reprendre des mots clés comme « dialogue », terme le plus usité dans les discours des membres du gouvernement pendant des lustres et qui ouvre (article 1er) les statuts du Parti Démocratique Gabonais (PDG). Le grand hôtel de la grande époque de la « sorcellerie politique » s’appelait d’ailleurs DIALOGUE avant qu’il ne tombe en ruine comme s’écroulera la « Sorcellerie Politique ». On comprend de fait, pourquoi le pouvoir issu du coup d’état électoral de 2009 a voulu s’accaparer tous les attributs de la puissance temporelle et spirituelle avec des difficultés manifestes du côté des catholiques : Grand Maître, Raïs,Guide des éveillés …etc.

On a d’ailleurs détruit dès les premiers temps du Bongoïsme la plupart des hauts lieux du catholicisme gabonais et en premier lieu l’Église historique de saint Pierre sur laquelle a été bâtie la Présidence de la république du Gabon, comme s’il s’agissait du meilleur endroit pour étouffer quelque vitalité. La cathédrale historique de sainte Marie a été laissée à l’abandon et les pratiques les plus abjectes sont allées croisant.

De même, on saura jour à quoi sert précisément la « base secrète » du Cap d’Estérias dans une forêt classée au nord de Libreville. Pierre Péan se demande dans « Affaires africaines » pourquoi cette grande « concession » sur laquelle on a construit plusieurs cases est aussi sévèrement gardée par une armée privée au Gabon ?! Le journaliste français a une idée de la réponse puisqu’il affirme dans ses écrits que le deuxième Président gabonais était persuadé tirer une partie de sa « puissance » de ce site. Le corps de Germain M’Ba y aurait reposé. Assassiné le 16 septembre 1971 (sans aucune raison valable autre que la paranoïa du système Bongo) devant femme et enfant, justice ne lui sera jamais rendue et sa veuve (comme d’autres veuves) subira les pires persécutions). Germain M’Ba et d’autres victimes de la répression bongoïste n’avait pourtant que des convictions solides à défendre mais cela est insupportable sous le système Bongo.

Et nous en savons quelque chose !

La Sorcellerie Politique est un système de mensonge au Gabon qui a réduit presqu’à néant les forces politiques, morales, sociales et économiques pour tromper dans l’ombre le Peuple Gabonais. Pourquoi ? Pour l’argent, bien entendu ! L’argent est la valeur refuge de cette duperie qui repose sur deux piliers occultes : l’ésotérisme traditionnel galvaudé et l’ésotérisme occidental à la gabonaise. Quelle en est la raison ? Le système Bongo a été instauré par un ancien résistant français aux idées d’extrême-droite: Jacques Foccart . Pour Pierre Péan, le système Bongo a eu besoin de rééquilibrer cette dépendance par la mise en place d’une « sorcellerie politique » unique en son genre.

Au Peuple Gabonais que le Bongoïsme ne pouvait séduire à cause de sa collusion avec les « méchants colons », il a imposé la « sorcellerie » en devenant en quelque sorte le « Pape » de nos traditions et, en même temps, il se faisait craindre par nos compatriotes. Ensuite le Bongoïsme a eu le machiavélisme d’utiliser l’ésotérisme occidental pour renverser le rapport de dépendance aux anciens colons en un rapport ambigu où il a repris l’avantage : l’esclave est devenu le maître en manipulant avec dextérité le culte que les occidentaux vouent à l’argent.

C’est ainsi, que dans les forêts profondes du Gabon, ajoute encore Pierre Péan, autour des puits de pétrole et des mines de tout genre, les Gabonais « élus » et les autres adorateurs du veau d’or venus du monde entier, associés par tout un réseau de relations étranges et « mysticistes », émaillées de délires magiques, construisent l’effroyable contre-histoire des Bantous du Gabon. Pourquoi ? Parce qu’ils n’ont jamais eu en face d’eux, des personnalités réellement déterminés à en finir avec cette « diablerie politique » qui nous détruit à petit feu.

Les jeunes Gabonais ne doivent donc se faire aucune illusion : ce n’est pas en devenant de soit-disant « politiciens responsables » et au discours policé version sans foi ni loi que nous changerons les choses chez-nous. Le Gabon est dans une situation où sans recherche de la vérité et sans la volonté de se battre, nous ne serons jamais libres car notre pays a été cadenassé dans les fers d’un nouvel esclavage imposé par nos propres frères : la « Sorcellerie Politique ». Quel qu’en soit le prix, il faut nous défendre contre ce système qui n’a que trop duré sans se laisser impressionner par l’agitation des masques tristes. QUI VIVRA VERRA.

Auteur: Bruno Ben MOUBAMBA - UNION NATIONALE

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