Crise Ivoirienne ou comment l'ONU prend la démocratie en otage

Le coup d’état prémédité de Mr Choi

Après son intervention explosive sur FR3, Jean-François Probst récidive sur Kernews et tire à boulets rouge sur la politique de Sarkozy en Côte d’Ivoire. Il n’épargne au passage ni Obama, ni le délégué des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) qu’il accuse de ne pas avoir agit selon son mandat : « les Nations Unies auraient dû organiser des élections incontestables. Or, ce qui vient de se passer montre que rien n'était prêt : les listes électorales n'étaient ni faites ni à faire, on a vu 20 000 électeurs supplémentaires par rapport aux inscrits dans le nord où Ouattara et Soro ont été des rebelles à l'élection... Il y a eu des fraudes, tricheries et truandages... Le délégué des Nations Unies en Côte d'Ivoire, Monsieur Choi, a, à mon avis, une technique coréenne qui n'a rien à voir avec la démocratie moderne. S'il souhaite par la suite qu'il y ait deux Côte d'Ivoire, comme il y a deux Corée depuis 70 ans, c'est son affaire […] Il y a eu des empêchements de voter, des violences, des viols et on m'a même raconté que dans certains villages, les amis de Messieurs Ouattara et Soro y allaient à l’arme pour intimider les gens et même parfois les tuer. Les Nations Unies ne peuvent pas fermer les yeux sur de telles affaires. Monsieur Choi n'a pas fait son travail dans le nord.»

Malheureusement, ce fonctionnaire a certainement bien fait son « travail » selon les instructions secrètes qui lui étaient communiquées. Il suffit de prendre Jeune Afrique numéro 2597 du 17 au 23 Octobre, p. 8 pour lire un article quasiment prémonitoire : « L’ONUCI planifie également les moyens d’intervention qui seront mis en œuvre en cas de paralysie du processus – si, par exemple, le Conseil Constitutionnel refuse de confirmer les résultats de la Commission Electorale indépendante (CEI). Le Sud-Coréen Choi Young-Jin, son patron, étudie notamment les parades à d’éventuelles contestations s’appuyant sur de subtils argument juridiques. » En effet, le Conseil Constitutionnel a bien refusé d’entériné la proclamation hors délais et hors cadre du président de la CEI, et l’ONU a tout simplement ignoré cette décision souveraine. Mieux, à partir du moment où l’ONU a décidé que Ouattara était le président de la Côte d’Ivoire, elle peut renouveler son mandat sans l’accord du président Gbagbo choisi par les Ivoiriens. Le voilà ce subtil argument juridique qui lui permet de poursuivre son coup d’état !

C’est sans compter sur la résistance des Ivoiriens et la volonté de paix du président Gbagbo qui vient de se déclarer prêt à accueillir un comité d`évaluation sur la crise post-électorale, dans le respect de la constitution, avec toute la communauté internationale (UA, UE, Union Arabe, Chine, Russie), et pas seulement la France (comme ce fut le cas à Marcoussis) qui décide habituellement des questions Africaines au conseil de sécurité de l'ONU. Avec cette annonce magistrale, Gbagbo est plus proche de Mandela que de Mugabe. Espérons que ce pas supplémentaire vers la paix soit décisif !

Source: LIVE JOURNAL

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