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17 mars 2012

Gabon: Le scandale de l’agence nationale des grands travaux: Nouvelles révélations

Gabon: Le scandale de l’agence nationale des grands travaux: Nouvelles révélations
 
Dans notre dernière édition, nous vous révélions cette affaire, ou plutôt le cauchemar de Franck Aliko, jeune ingénieur français d'origine ivoirienne, employé à la société Bechtel comme ingénieur principal d'interface-CAN 2012 depuis décembre 2010. Ecroué à la prison centrale de Libreville depuis le 19 décembre 2011 sur décision expresse d'un juge, Franck Aliko se voit tout refusé ; notamment, aucune communication avec sa famille qui ne comprend rien de cette histoire. Son employeur, la compagnie Bechtel, le lâche.

Approchée par la famille pour démêler l'écheveau dans cette affaire qui sent le roussi, l'Ambassade de France au Gabon reste évasive. Faits reprochés à Franck Aliko : faux et usage de faux et escroquerie de 11 millions de dollars à l'ANGT, dans une affaire de commande de 20 bus pour le COCAN Gabon qui aurait mal tournée (2 autobus exécutifs très luxueux répondant aux normes de sécurité présidentielle de 12 places; 2 autobus exécutifs luxueux de 24+1 places ; 16 autobus de type Country de 40 places).

A 3 mois du coup d'envoi de la CAN 2012, le Gabon n'avait toujours pas de bus pour le transport des équipes et autres délégations officielles. Pour rattraper le temps, Henri Ohayion, directeur général de l'Agence nationale des grands travaux (ANTG), responsable des commandes de ce genre, demande alors à Franck Aliko de lui référer rapidement à un fournisseur qui peut livrer des autobus dans les délais serrés. Et ce serait dans ces entrefaites, que le jeune ingénieur aurait fait main basse sur les fameux 11 millions de dollars US. Point à la ligne.

Sur le coup, nous soulevions un éventail de question : que gagne le gouvernement à ce que cette affaire soit tue ? De quelles preuves dispose réellement le ministère de la Justice ? Pourquoi chaque audience est-elle close ? Quel fournisseur a finalement livré les bus ayant servi au transport des délégations durant la CAN 2012 : AEB Optimum Management Ltd ou une autre compagnie ? Et à combien ont été achetés ces véhicules? Et puisque les 11 millions de dollars devant servir à l'achat des 20 bus ont été détourné, qui a alors payé l'achat des bus de la CAN 2012 et où a-t-il trouvé cet argent ? A moins que ce ne soit le gouvernement ; mais là encore, où a-t-il trouvé l'argent pour ce faire en seulement quelques semaines?

Ce questionnement nous a amené à fouiller davantage. Nous sommes finalement tombés sur de nouvelles révélations. Selon nos sources parmi lesquelles la famille de Franck Aliko, la véritable chronologie des faits est la suivante. En vue de l'acquisition des bus de la CAN 2012 Henri Ohayon demande à Franck de trouver des bus. L'ingénieur consulte ses contacts, puis présnte ses trouvailles au patron des grands travaux.

AEB Management Ltd, entreprise anglaise basée à John Street à Londres, présente la meilleure offre. Mais du fait que les délais sont si courts, car il s'agit de bus construits sur commande, Franck Aliko, tique depuis le début cette affaire, se retire ne veut pas connaître la suite du deal. Au nom de l'ANGT, Henri Ohayon exécute donc un contrat avec et AEB Optimum Management Ltd pour 6 millions de dollars. Les conditions du fournisseur sont : 50% à la commande, et 50% par lettre de crédit d'une banque européenne. Henri Ohayon, en sa qualité d'Administrateur de crédits de l'ANGT, présente une facture à l'agent comptable de $11 millions de dollars pour l'achat des bus. L'agent comptable paye les millions d'un coup, ni chose curieuse, à société « inconnue ».

Le directeur général de l'ANGT transfère $3 millions à AEB Optimum. Henri Ohayon envoie sans avertir une lettre de crédit à AEB Optimum Management Ltd, d'un montant de $3 millions de dollars émanant d'un bureau parisien d'une banque gabonaise. Selon nos informations, « Ce transfert comporte trois (3) erreurs majeures. Tout d'abord, transférer des dollars (monnaie américaine) sur un compte sterling (monnaie anglaise), est interdit en Angleterre dans ce genre de transactions.

Secundo, la lettre de crédit n'est pas valide, car elle n'a pas été générée à la demande du fournisseur et sans les documents du fournisseur (pour ceux qui ne le savent pas, c'est le fournisseur qui déclenche une lettre de crédit et dicte son contenu et pièces afférentes au client).

Troisième erreur, enfin : la lettre de crédit n'émane pas d'une banque européenne ni d’une banque reconnue par la banque anglaise d'AEB Optimum ». Faute donc de ces 3 erreurs, AEB Optimum, le fournisseur de bus, refuse la lettre de crédit de M. Ohayon et la rejette. Pour débloquer les négociations, Franck est alors remis dans le circuit. Et une fois l'affaire redémarrée, l'ingénieur est de nouveau écarté des pourparlers. Henri Ohayon renvoie une lettre de crédit, en passant cette fois par la Dutch banque. AEB Optimum refuse à nouveau l'argent et demande à sa banque de bloquer la lettre de crédit; le temps, pour eux, de régulariser ce paiement selon la bonne procédure.

« Comme le ferait toute société qui se respecte », nous fait relever notre source Internet. °Ohayon demande à au moins deux occasions de rencontrer AEB Optimum en « privé ». Demande refusée tout net par l'intéressé, qui opte plutôt pour un rendez-vous d'affaires en présence de collaborateurs. Le directeur général de l'ANGT n'en veut pas, et insiste sur le caractère « privé » que doit revêtir la rencontre. Frustré par le refus catégorique opposé par AEB Optimum Management Ltd à tout rendez-vous « privé », Henri Ohayon se fâche brise le contrat et révoque la lettre de crédit. Le fournisseur anglais entame alors une procédure à Londres contre l'ANGT pour rupture abusive de contrat pour la valeur restante du contrat ; soit $3 millions de dollars.

Franck Aliko, qui est allé en vacance entre-temps, est rappelé en grande pompe par Henri Ohayon qui l'accuse d'avoir détourné $8 millions sur un contrat de $11 millions de dollars. D'abord mis à pied par le directeur général de l'ANGT, Franck est finalement renvoyé par son employeur, la société ainéricaine Bechtel. Avant d'être, le 02 décembre 2011, soit le lendemain, arrêté puis écroué à « sans famille » où il croupit encore à ce jour, pour le vol de - finalement- 8 millions de dollars au lieu des 11 de départ.

De son côté, AEB Optimum Management Ltd accompagné de ses avocats, rencontre les conseils de l'ANGT dont un certain Georges Arama, vieil ami de Henri Ohayon, soutient-on. Pour calmer le jeu, la partie gabonaise fait une offre: la libération de Franck Aliko contre le retrait de la plainte par l'entreprise anglaise. Offre rejetée par AEB Optimum Management Ltd qui tient son engagement et livre les bus de la CAN 2012. L'ANGT doit toujours $3 millions à AEB Optimum Management Ltd pour les 20 bus livrés. Le procès entamé à Londres par l'entreprise anglaise contre la partie gabonaise, suit son cours, selon toujours nos sources. Cependant que le bouc émissaire, Frank Aliko, continue, lui, de pourrir en prison à Libreville.

 
Auteur: Markky Edzang Zuè - Le Temps Cote d'Ivoire
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