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POUR UN GABON MEILLEUR!
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8 juillet 2012

Rencontre Hollande-Ali Bongo: Ce qui s’est réellement passé

Si la rencontre d’Ali Bongo avec le Président François Hollande fraichement élu par les français a fait couler autant d’encre et de salive dans leur deux pays et même au delà c’est parce que les enjeux sont considérables… C’est bien du pouvoir qu’il est question ! En effet, la crise politique qui secoue le Gabon depuis la mort du Président Omar Bongo est sans pareil.

Depuis lors, le pays est divisé en deux. D’un coté, l’opposition qui bénéficie d’un vrai soutien populaire, son principal atout et de l’autre le pouvoir dit émergent qui jusqu’à présent s’est appuyé sur la force de l’administration, de l’armée et surtout de la France. Nicolas Sarkozy, en effet, était un parapluie qui ne laissait passer aucunes gouttes. C’est parce que la France de Sarkozy avait accordé un soutien sans faille à Ali et ses alliés que cette première visite après les changements du 6 mai est un baromètre qui nous indiquent ce qui va arriver. Voici donc ce qui s’est réellement passé.

Il est important d’indiquer que jamais dans l’histoire de notre pays, une visite dans une nation étrangère n’a été autant controversée. Même celle des Etat Unies de Juin 2011, qui pourtant avait déjà couté à Barack Obama de devoir se justifier plusieurs fois devant les medias américain, puis de concéder qu’Ali était vraiment un dictateur, mais qu’il le croyait capable de s’améliorer n’a pas autant déchainé les passions.

Ici en France, une pétition initiée par l’Association Survie et signée par près de 65000 personnes dont de nombreux élus Français a appelé à la non réception à l’Elysée du fraudeur dictateurs du Gabon. De nombreux articles peu élogieux ont condamné cette visite de travail en mettant l’accent sur ce qui fait mal mais qui est vrai, à savoir, la fraude électorale, les biens mal acquis, le recul démocratique et la dictature.

Il est important d’indiquer aussi que c’est à la demande insistante d’Ali ,qu’après moult hésitations, François Hollande a finalement accepté de le recevoir. Monsieur Chesnel , Secrétaire Général adjoint de la présidence et l’Ambassadeur du Gabon ont travaillé de pairs pour régler tous les détails relatifs à cette visite. Ali souhaitait principalement deux choses : être reçu le matin et obtenir un tête à tête, le plus long possible.

Premier couac à l’arrivée des trois avions du cortège présidentielle dont le tout nouveau Boeing 777 dans un aéroport du Bourget totalement bunkériser pour la circonstance, par la présence d’une centaine de policiers. Le Ministre d’Etat, Ministre des Affaires Etrangères, Monsieur Laurent Fabius qui devait venir le saluer à son arrivée se fait intelligemment et très subtilement remplacer par son Ministre délégué, Monsieur Canfin. Aucune photo de cet accueil n’a pu être faite et n’est disponible à ce jour. Vous pouvez certainement deviner pourquoi ? Chat échaudé craint l’eau chaude.

Le souvenir de son dernier séjour en plein milieux de la campagne présidentielle et l’exploitation qui en a été faite par le pouvoir soit disant émergent était certainement encore trop frais dans la pensée de Monsieur Fabius.

La rencontre avec le Mouvement des Entreprises de France (MEDEF) n’ayant pas été programmé puisque que le MEDEF a donné la priorité au Président Macky Sall accueilli lendemain, Ali et sa délégation ont rendu visite à l’Institut Pasteur. Pas de commentaires.

C’est au alentour de 15h00 que le cortège présidentielle est arrivé à l’Elysée. Comme tout le monde a pu le constater il n’y avait pas de tapis rouge. Normal, puisqu’il ne s’agissait pas d’une visite d’Etat mais plutôt d’une visite de travail ; Cependant, comment expliquer que Francois Hollande l’ai attendu sur la troisième marche du perron et qu’il ait comme nous l’avons tous vu dans nos écran de télévision refusé de poser avec lui pour la photo ? Tous les autres chefs d’Etat, même africain ont eu droit au moins à cela.

Il ne fait pas bon d’être vu au coté d’Ali ces derniers temps. En trois années de pouvoir, si Ali a réussi une chose, c’est à faire l’unanimité sur sa stature de grand dictateur… Il en effet réussi avec succès la monarchisation du pays par la dernière modification de la constitution faite de façon unilatérale et sans concertation avec personne, la dissolution de l’Union Nationale, principale force de l’opposition gabonaise, le retour au monopartisme à l’Assemblée Nationale où il n’y a plus qu’un seul groupe parlementaire : le PDG et enfin la confiscation des medias d’Etat et la suspension régulière des organes de presse indépendant.

C’est cette réalité criarde qui a justifié l’accueil glaciale que lui a réservé le Président Hollande qui a vraiment fait le strict minimum. Aucune chaleur affichée, pas d'accolade, juste une courte poignée de mains, suivie d'une invitation à pénétrer dans les locaux pour la séance de travail et surtout pas de tête à tête. La rencontre a finalement eu lieu en présence d’un grand nombre de personnes environ une trentaine.

Le refus du tête à tête pourtant demandé lors des réunions préparatoires leur a ayant été signifié séance tenante, Ali pourra certainement se défausser sur son ambassadeur en lui reprochant de ne pas avoir bien préparé la rencontre, ceci sans tenir compte de la difficulté qu’il y a à le représenter honorablement tellement son image dans le monde est négative.

Pendant l’entrevue, une tentative d’obtenir un aparté va être sèchement rejeté par le Président Hollande au prétexte d’avoir d’autres engagements ensuite. L’audience prévu pour durer 45 minutes n’aura finalement été que de 30 minutes. …
Ali qui était venu du Gabon avec des faux Procès verbaux des dernières élections de 2009 que l’a aidé a confectionné la CENAP et la Cour Constitutionnel et avec un discours préparé d’avance n’a finalement pas pu développer son argumentaire et faire son opération de charme et de mensonges. Le Président Hollande par contre qui était bien au fait de la situation politique du Gabon a pu tenir son discours franc, clair et exigeant sur les questions de gouvernance, de lutte contre la corruption et le pluralisme démocratique.

La douche a été tellement froide que les témoins confient qu’Ali Bongo, pourtant gourmand habituellement s’est contenté de boire un verre d’eau, sans même toucher aux éléments du leger cocktail qui avait été offert et qui était disposé sur la table de travail.

Pour finir, François Hollande le raccompagne jusqu'à la porte mais sans la franchir. Adieu la séance de photo tant attendue par Ali Bongo, au grand dam des photographes présents.

La séance de travail qu’Ali avait souhaité être autour de l’économie a finalement été éminemment politique n’en déplaise à Monsieur Billie Bi Nzé, le porte parole de la Présidence qui apparemment devait être sur son nuage pendant toute la durée de l’audience.

D’ailleurs les deux communiqués, celui de la Présidence et celui du Parti Socialiste en disent long sur la teneur des propos ténues par François Hollande et de ce qui a été sa priorité pendant cette entrevue.

Les rendez vous programmées avec les ministres Fabius et Moscovici ont été tenu dans un contexte identique à savoir pas de tête à tête et au pas de course soit 20 minutes au affaires étrangères et 15 minutes aux finances.

Une nouvelle page s’ouvre pour le Gabon. Quelques soit la durée de la nuit, le jour finit toujours par se lever. Qui vivra verra mais il semble que le compte à rebours a commencé.

Source: Gabonlibre.com

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