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POUR UN GABON MEILLEUR!
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12 juillet 2012

La lutte contre la corruption exigée d’Ali Bongo 9% par F. Hollande lorsqu’il lui parle de « Bonne Gouvernance »

Partie 2 - Les conséquences dévastatrices de la corruption au Gabon

La corruption est une gangrène qui tue un pays dans son corps et dans son âme. Elle a des conséquences graves sur les plans spirituel, moral, économique, sociale et politique d’une nation.

Sur le plan spirituel, la forme la plus accomplie de corruption, au Gabon, est celle du syndicat du crime organisé (mafia) au pouvoir (État-PDG-Bongo). Dans ce contexte, la population, pour couvrir ses besoins de base et bénéficier d’une aide, doit faire allégeance, se prostituer dans des circuits tels que le parti politique au pouvoir, aliéner son âme à des loges lucifériennes (crimes rituels, inceste sur filles et fils, sodomie…). C’est alors le cas extrême de la corruption qui pervertit la spiritualité des citoyens.

Sur le plan moral, La corruption a engendré l’individualisme et, par la suite, un effritement du consensus éthique tant dans la conception de l’État que dans celle des rapports qu’elle remodèle à son image (elle a entraîné des comportements de « sauve-qui-peut » ou de « chacun pour soit et Dieu pour tous »). Elle a créé, par son caractère endémique, délétère, dangereuse, toxique, la conviction chez le plus grand nombre de gabonais qu’elle est partout et a donc conduit beaucoup de gens, voire toute la société à s’y adonner. Tout comme la fraude fiscale, l’effet d’imitation a été très puissant d’autant plus que la nature du régime kleptocrate en place a toujours occulté les sanctions prévues pour de tel(s) acte(s), notamment vis-à-vis de leurs affidés. Cette corruption a appelé la corruption et s’est répandue en se diversifiant à cause des systèmes législatif, juridique et judiciaire faibles mis en place par les Bongo.

Dans ce contexte, la majorité des gabonais qui évolue dans ce système corrompu ne voit aucune raison de chercher à le modifier ni de s’abstenir d’y participer quand bien même tout le monde gagnerait à ce qu’il disparaisse. Si vous vivez dans une société dans laquelle les systèmes législatif, juridique et judiciaire, le contrôle de l’État sur la distribution de la richesse nationale… sont faibles et où presque tout le monde vole, la probabilité de vous faire prendre et d’encourir une peine sévère pour un crime aussi répandu est faible. Par conséquent, vous volerez aussi. C’est la situation dans laquelle les Bongo ont plongé le Gabon actuellement. À contrario, si vous vivez dans une société où la corruption est sévèrement sanctionnée, la probabilité d’être arrêté(e) très forte, vous choisirez de vous abstenir.

Par ailleurs, pour perdurer comme système, les parrains de ce jeu abject, ayant compris que la corruption doit être distribuée, ayant compris l’exigence absolue de sa reproduction, ont observé des devoirs de réciprocité en versant une partie des gains accumulés aux autres institutions de la république (presse, autorités juridique et judiciaire, universités…). De la sorte, ils ont conduit tout l’État gabonais dans une dépravation totale.

Sur le plan économique, la corruption a entravé la croissance économique du Gabon, faussé le jeu économique et diminué le pouvoir de l’État. Elle a engendré des distorsions du marché du travail et plongé ce pays sur le sentier de la récession, du chômage, de la pauvreté et du sous-développement.

Ainsi, elle a entravé la croissance économique du Gabon au sens où elle a diminué les incitations à l’investissement (à la fois pour les entrepreneurs domestiques et étrangers). Ces derniers sont, en effet, toujours priés de verser des pots-de-vin avant de pouvoir créer leur(s) entreprise(s). Du fait que des fonctionnaires véreux (sans être actionnaires) réclament toujours une part du capital social ou du produit de l’investissement de l’entreprise, elle (la corruption) joue le rôle d’un impôt ou prélèvement pernicieux qui nuit à la croissance économique du Gabon.           

Elle a faussé le jeu économique et diminué le pouvoir de l’État de diverses manières.

Primo, elle a faussé le jeu économique et diminué l’efficacité du marché en ce sens par exemple que les marchés publics sont attribués à des entreprises non parce qu’elles fournissent la prestation au moindre coût et à meilleure qualité, mais en raison de leurs relations et des pots-de-vin qu’elles distribuent à des fonctionnaires et membres du gouvernement corrompu.

Secundo, les fonctionnaires et autres parrains gabonais, en s’appropriant, pour leur propre usage, les instruments dont dispose l’État pour influencer l’économie et corriger les lacunes du marché, ont amoindri le pouvoir de ce dernier et l’empêchent de jouer le rôle, en principe correcteur, qu’il est censé remplir.

Tercio, elle a alourdi les dépenses de l’Etat tout en réduisant les recettes fiscales et parafiscales (cas de la mafia sévissant dans les Douanes gabonaises). L’octroi abusif des bourses, des stages, des subventions, l’attribution des marchés publics à des entreprises qui paient des pots-de-vin … ont fortement majoré le coût global des services publics. De même, les recettes de l’État ont grandement diminué (les impôts qui devaient être versés sont détournés ou ne sont jamais perçus). 

Dans ce contexte de baisse des recettes fiscales et parafiscales, d’abaissement de la qualité et quantité des infrastructures et services publics, le développement économique, social et culturel du Gabon ne pouvait pas ne pas être compromis.

Elle (la corruption) a engendré des distorsions du marché du travail gabonais au sens où des postes et promotions sont accordés de façon arbitraire à des personnes qui n’auraient pas été choisies ou n’auraient pas bénéficier d’avancements si l’on avait eu recours à des critères équitables et objectifs. Ce choix est préjudiciable à l’économie gabonaise non seulement parce que les personnes sélectionnées sont souvent les plus illettrées et incultes mais également, du fait des distorsions que subit le marché du travail (les personnes les plus aptes mais ayant moins de relations sont dissuadées d’entreprendre certaines carrières).

Par ailleurs, en amenant les individus doués à se livrer à la recherche des rentes plutôt qu’à des activités productives honnêtes et formelles, le marché du travail subit également des distorsions. Dans ce cadre des comportements de recherche de rente, il est souvent observer au Gabon que certains individus tentent de se faire employer non dans leurs domaines de formation et où ils peuvent être efficaces voire efficients, mais plutôt dans ceux où il leur est possible de tirer grandement profit de la position qu’ils occupent (principe du wrong man to the good place).

Sur le plan social, elle a entraîné une modification asymétrique des dépenses budgétaires de la part du régime criminel en place en défaveur des dépenses sociales indispensables de santé, d’éducation ou de logement. Le régime satanique des Bongo, en consacrant moins de ressources budgétaires aux secteurs de développement, a été plus enclin à financer l’achat d’avions de combat, des lances roquettes, des orgues de Staline, des chars, à payer des mercenaires étrangers en vue mater d’éventuelles revendications sociales légitimes de la population, d’assassiner des opposants politiques et autres intellectuels gênants ou encore à financer des dépenses futiles dans des lupanars volants et autres casinos.

En définitive, en entravant la croissance économique, en faussant le jeu économique, en diminuant le rôle de l’État, en créant des distorsions sur le marché du travail, en engendrant une diminution drastique des dépenses sociales (éducation, santé, logement…), le régime criminel et corrompu au pouvoir a plongé le Gabon sur le sentier de la récession économique, du chômage et de la pauvreté de long terme. De par ses conséquences fâcheuses sur le plus grand nombre, le Gabon a été mis sur le sentier d’une instabilité sociopolitique latente dont les stigmates sont les grèves, les émeutes, la montée de l’insécurité, de la criminalité et du satanisme (crimes rituels, sodomie, inceste sur filles et fils, pédophilie, métamorphose en animal…).

Cette corruption coûte, chaque année à l’État gabonais, plus de 300 milliards de francs CFA qui auraient pu être orientés aux secteurs de la santé, du logement ou de l’éducation et sauver ainsi les gabonais de l’analphabétisme et de la mort précoce (en cela consiste le coût d’opportunité de la corruption).

                                Dr Jacques Janvier Rop's Okoué Edou,

            Secrétaire Exécutif Adjoint du BDP-Modwoam chargé des

      Affaires Économiques,  du Développement et de la Mondialisation,

                                   Doctorant en Sciences politiques,

                          MAP – Évaluation des programmes publics,

                                  DESS en Administration des Affaires,

                    Pr d’économie à l'UQAR et au Cégep de Limoilou,

                  Consultant international (BTO Groupe Consultants).

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