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POUR UN GABON MEILLEUR!
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4 mars 2012

Pillage, forfaiture et filouterie

 

Quels sont les enjeux économiques de l’exploitation et de l’exportation des ressources naturelles d'Afrique ? Quels sont les mécanismes de ce pillage ? Quelles en sont les conséquences?

Le but ce dimanche est de décrire l’exploitation, la commercialisation et l’exportation des ressources d'un dans le contexte particulier qui est le sien : un contexte de guerre, d’effondrement d'états. On ne peut pas comprendre les causes des forfaitures actuelles en Afrique si on ne prend pas en compte l’évolution générale de ce continent : c’est à dire une économie criminalisée, un système de prédation.

Quelques cas (non exhaustifs) qui seront abordés lors de cette première série sur le pillage des ressources naturelles de notre continent.

Cas du Cameroun

L'hyperdominance des entreprises françaises au Cameroun et cette relation incestueuse avec les autorités laisse imaginer le peu de poids que les salariés camerounais ont vis à vis de leurs gouvernants, et ouvre grand la voie à un pillage des richesses camerounaises.

Ainsi, d'après le think tank américain Global Financial Integrity17, dirigé par l'économiste Raymond Baker, le montant des flux financiers illicites depuis le Cameroun vers l'étranger s'élève en moyenne à 576 millions de dollars entre 2000 et 2003. Or, le même Raymond Baker a montré que près des deux tiers des flux illicites qui quittent les pays en développement sont le fruit des techniques d'évasion fiscale des entreprises. Le pillage des richesses camerounaises profite donc principalement à la fine fleur des entreprises françaises présentes dans le pays.

Cas du Congo

Les Congolais ont payé un prix exorbitant, en nombre de victimes, en paupérisation, pour l’enchaînement qui les a menés de l’odieuse dictature de Mobutu aux guerres civiles qui depuis quinze ans sont la conséquence du génocide perpétré au Rwanda voisin.

Malheureusement, cette course aux richesses du Congo se fait sur le dos des populations, dans l’indifférence hypocrite de la communauté internationale à l’égard des innombrables victimes qui aujourd’hui encore payent le prix du cynisme des grandes puissances. Avant de se préoccuper de savoir qui aura accès au grand bradage des ressources congolaises, le devoir des Etats qui prétendent se fonder sur le respect des droits de l’Homme est de se préoccuper en priorité de la sécurité des Congolais et du respect de leurs droits selon les conventions fondant l’existence de l’ONU et des organismes chargés de poursuivre les crimes contre l’humanité.

Cas du Niger

Le Pays regorge d’uranium, qui est en partie déjà exploité par l’industrie uranifère avide d’eau : ce réservoir est fortement menacé par l’octroi anomique de concessions minières et par l’exploitation en cours et se vide inexorablement. Cela ne perturbe aucunement les sociétés minières dont le comportement se résume à « prendre, polluer et partir ».

Les effets pervers de l’exploitation uranifère : loin d’avoir amélioré le niveau de vie des populations, elle condamne leur avenir à moyen terme. Le Niger deuxième producteur mondial d’uranium figure paradoxalement à la dernière place de l’IDH. Les populations nigériennes victimes d’un pillage organisé des ressources naturelles, y compris de l’eau ressource vitale, récoltent désordres et désolation et non pas les richesses émanant de cette industrie stratégique et très lucrative.

Les compagnies minières ne s’inquiètent guère de cette catastrophe annoncée : une fois les gisements d’uranium épuisés, une fois l’eau épuisée, la région ne présentera plus d’intérêt pour elles et leurs actionnaires. Ils quitteront cette région dévastée, désormais impropre au tourisme et à l’économie pastorale et sans développement pour aller piller ailleurs. L’avenir de toute une population, les impératifs de protection de l’environnement et de la santé, sont sacrifiés sur l’autel des profits à court et moyen terme.

 Source: Cameroonvoice

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