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POUR UN GABON MEILLEUR!
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6 mars 2014

LE MANQUE D’ACCÈS À L’EAU POTABLE : UN DES PLUS ÉCLATANTS SYMBOLES DE L’ÉCHEC D’A. BONGO 9%

  1. Le personnel du Centre Hospitalier Universitaire de Libreville s'approvisionnant en eau dans le parking
    (Photo : MOE)
    1. La photo ci-dessus est le symbole d'un État défaillant. Elle montre le personnel médical d'un hôpital majeur du pays, le Centre Hospitalier Universitaire de Libreville, en train de se nettoyer dans le parking, en utilisant de l'eau d'une origine et de propreté inconnues, livrées à l'arrière d'un camion banalisé. Ce ne sont pas des conditions d'hygiène idéales pour ces professionnels qui ont des contacts directs avec les patients. Cela est inadmissible dans un pays qui produit du pétrole depuis 50 ans. Il est donc compréhensible qu'il y ait un sentiment croissant de frustration chez les Gabonais ordinaires auxquels la dictature demande des sacrifices, mais consacre des ressources considérables dans les quatre coins du monde, à l'achat de propriétés et véhicules de luxe, alors que les conditions dans le pays continuent à se détériorer.
      Cette image ci-dessus est symptomatique des nombreux problèmes qui se posent Gabon. Un pays essentiellement «anarchique» qui est géré par des ploutocrates. Pour tout observateur de bonne foi, le Gabon présente tous les ingrédients d'un Etat en faillite: Le Programme de suivi conjoint de l’Organisation Mondiale de la Santé et l'UNICEF sur l'approvisionnement en eau et l'assainissement, rapporte que moins de la moitié de la population gabonaise a accès à l'eau courante. De même, l’accès à l'électricité est «épileptique», en ce sens que son offre souffre de crises chroniques et fréquentes. En ce moment même, il y a des interruptions d'électricité à intervalles réguliers, en cours dans la capitale, Libreville. Le système éducatif est souvent en proie à des grèves parce que les revendications des enseignants et des élèves sont continuellement négligés. Les routes sont mal construites et entretenues, souvent elles sont non goudronnées et impraticables. La criminalité est à son apex, avec les gens de pouvoir s'engageant dans les crimes rituels en toute impunité. Les policiers gabonais ne protègent et ne servent personnes; leurs uniformes leur permettent d'exploiter, d’extorquer et d’opprimer le peuple.
      Pour ceux d’entre vous, chers lecteurs, qui aimeraient en savoir plus sur l’histoire de l’énergie au Gabon, nous vous conseillons le livre suivant, d’un compatriote, paru aux éditions L'Harmattan: «Electrification en Afrique: Le cas du Gabon (1935-1985)» de Rodrigue Lekoulekissa. Ce livre vous donne l’historique de l’électrification du Gabon et vous expliquera un peu comment nous en sommes arrivés là où nous nous trouvons aujourd’hui. Mais ce blog a interrogé pour ce billet, des Gabonais qui étaient déjà adultes dans les années 60-70 et ils nous ont affirmé sans ambiguïté que jamais, au grand jamais, les grands centres hospitaliers du pays que furent l’hôpital General de Libreville depuis les années 60, l’hôpital Jeanne Ebori et l’hôpital Pédiatrique d’Owendo (depuis les années 70), n’ont manqué de fourniture d’eau potable. Ils disent que ce phénomène est relativement récent et témoigne de la déliquescence dans laquelle est tombé le système de santé gabonais. Ils nous disent aussi que suivant scrupuleusement le plan d’urbanisation de Libreville, les autorités de l’époque, c'est-à-dire les cadres qui sortaient de l’école coloniale et qui voulaient véritablement le développement du pays, plaçaient systématiquement une énorme borne fontaine dans tous les grands carrefours urbains de manière à fournir l’eau potable 24 heures sur 24 à la population qui n’avait pas encore l’eau courante à domicile. Un de ces anciens nous donne le témoignage suivant: «Je suis venu du village, près de Koulamoutou, pendant les vacances de 1972, pour aller rejoindre mon oncle à Libreville qui était Brigadier-Chef dans ce qu’on appelait à l’époque la Police Municipale. Cette unité n’existe plus aujourd’hui. Je venais d’être admis au concours d’entrée en 6ieme au Collège Moderne d’Akébé, qui n’existe plus lui aussi. J’étais donc venu habiter chez mon oncle à Akébé-Belle-vue. Notre maison en planche était confortable mais nous n’avions pas encore l’eau courante. Mais ce n’était pas un problème car la pompe, c’est comme ça qu’on appelait la borne fontaine, n’était qu’à environ 200 mètres de la maison. Nous allions tous les soirs, tous les enfants de la maison, avec des seaux d’eau, des bouteilles, puiser l’eau qu’on ramenait à la maison et on mettait une partie dans la douche, pour prendre nos bains; puis une partie dans la cuisine pour que les femmes de mon oncle fassent la cuisine; il était polygame. J’ai fait de la 6ième en terminale dans ces conditions et je ne me souviens pas que nous ayons manqué d’eau potable une seule fois. L’une des femmes de mon oncle était sage-femme à la Peyrie et quand nous étions malades, elle nous amenait à l’hôpital général où nous étions soignés sans débourser un franc et tenez-vous bien, vous ne me croirez pas mes enfants, cet hôpital avait une pharmacie où vous alliez chercher gratuitement les médicaments en présentant l’ordonnance du Médecin ou de l’Infirmier d’Etat. Je n’aurais jamais pu m’imaginer que verrais de mes propres yeux, cet oncle qui m’a élevé et m’a permis de faire des études et d’avoir une bonne carrière, allait mourir dans ce même hôpital général de Libreville, sans eau courante et sans médicaments pour le soigner. C’est l’un des souvenir les plus tristes de ma vie. Si j’avais les moyens, je paierais de ma propre poche pour qu’une solution à ce problème soit trouvée. Mes petits, le Gabon était bien ; nous autres avons eu la chance de connaitre cette époque où je peux vous dire sincèrement que la corruption n’existait pas, à tous les niveaux le gabonais était intègre, on pouvait se promener la nuit sans soucis d’être braqué ou tué, même si vous n’aviez pas l’eau à la maison, vous aviez toujours l’eau potable grâce aux bornes fontaines; les écoles étaient très bonnes avec des enseignants dévoués; les hôpitaux étaient performants. Mais quand je regarde ce pays, moi qui vient d’aller à la retraite, je pleure car je me dis que sincèrement nous avons reculé au lieu d’avancer et je plains votre génération car pour moi vous n’avez pas les bons repères».
      Chers lecteurs, avec nos interlocuteurs, nous avons longuement discuté de l’incongruité de voir un hôpital livré alors que comme nous le montre la photo ci-dessus, il ne dispose pas encore d’une fourniture fiable en eau potable. Quand on connait l’importance de l’hygiène dans le monde médical, doit-on tolérer en 2014 ce qui n’était pas tolérable dans un grand hôpital de Libreville en 1970, c'est-à-dire l’absence d’eau potable. Ali Bongo et son équipe sont-ils en possession de toutes leurs facultés mentales? 
      Source : Charlie M. - Le Gabon énervant
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